Final Fantasy Dissidia
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 Il était une fois le crime

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MessageSujet: Il était une fois le crime   Il était une fois le crime Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:37

Je vais vous faire part de l'une de mes nouvelles.
Une nouvelle qui est un hommage aux films de gangsters que j'apprécie, par leurs dialogues percutants.

Sur ce, bonne lecture.
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MessageSujet: Re: Il était une fois le crime   Il était une fois le crime Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:37

- Café.
Annonça Jo Faradday en entrant dans la voiture, s’installant à la place du mort. Le vieux Jo tendit un des deux gobelets chauds à Jimmy, qui le prit et, d’un signe de tête, le remercia. Jimmy était jeune. Première moitié de la vingtaine, il entrait à peine dans ce monde. Du coup, Jo, le criminel le plus expérimenté de la ville, fut chargé de compléter sa formation.
- Alors, c’est quoi l’histoire ? questionna Jimmy.
- Eh bien, en fait, c’est simple. Ces derniers temps, la famille Parpacca est un peu trop entreprenante. Ils empiètent sur nos plates-bandes. Nous, on est là pour calmer le jeu.
- En envoyant un type ad patres ?
- Ouais. Plutôt calme comme solution, non ?
- Et c’est qui exactement, ce Botelli ?
- C’est un lieutenant des Parpacca. Ce qu’il faut retenir dans ce genre d’intimidation, c’est qu’il faut taper ni trop haut ni trop bas. Tu repères un bon élément, mais pas un type essentiel. Sinon, soit on t’prend pas au sérieux, soit ça déclenche la guerre.
- T’as déjà fait ça ?
Cette question déclencha l’hilarité de Jo.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Jimmy, un peu gêné.
- Non, rien, gamin. C’est juste que me demander ça, c’est comme demander au pape s’il s’est déjà fait baptiser.
Quartier commerçant de la ville, Easton bouillait d’activité. Ses petits commerces constituaient la base des finances du crime organisé. Il fallait d’abord persuader le commerçant que le danger pouvait venir de nulle part. Ce qui est assez simple quand on connaît la méthode, et Jo, lui, la connaissait cette méthode. Ensuite, il suffisait de lui assurer une protection moyennant rémunération et le tour était joué. L’extorsion et les petits rackets. Toutes les grandes affaires démarraient par là.
Sortant du Forrester Bar, clinquant dans son costume d’homme d’affaires, ce qu’il était plus ou moins, Botelli lissa proprement le faux pli de sa veste avant de se diriger vers sa voiture.
- V’la notre homme. Déclara Jo.
- C’est quoi le programme ?
- Eh bien, en fait, c’est simple. (Pour Jo, tout était simple. Même descendre un type. Surtout descendre un type.) On le suit jusqu’à chez lui, on le rejoint sur le palier de sa maison et on l’invite à prendre un verre dans son salon.
- Quoi ? Tu veux tuer ce gars chez lui ?
- Ouais. Comme ça, tu leur montres qu’ils ne sont même pas en sécurité chez eux. Respecte la distance.
La distance, c’était celle qui devait séparer tout homme en filature de sa cible : Trois voitures. Jimmy démarra et s’engagea sur la route. Il suivit Botelli sans le perdre des yeux une seule seconde. Il est vrai, en même temps, qu’une Ferrari Scaglietti rouge se remarquait assez bien. Dans la vie banale, les italiens roulaient en Fiat. Dans la vie criminelle, les italiens roulaient en Ferrari. La lutte des classes s’impose dans tous les domaines. Malheureusement pour les gens normaux, on ne lutte pas contre les gangsters.
Ils arrivèrent dans le quartier résidentiel, où chaque lopin de terre se séparait de son voisin par une haie. La maison de Botelli était classe mais pas trop tape-à-l’œil. C’était une de ces bicoques de famille aisée que l’on voit dans tout bon film hollywoodien qui se respecte.
Botelli suivait tranquillement le chemin carrelé vers l’entrée. Jo, d’un signe de main, indiqua à Jimmy de le suivre discrètement. A pas furtifs, ils se glissèrent dans le dos du mafieux qui allait à peine insérer la clé dans la serrure.
- Salut, Botelli.
Ce dernier se retourna d’un bond. Son visage se décomposa lorsqu’il vit son interlocuteur. Jo Faradday, le bras armé des Perrucci. Si lui se trouvait ici, ça ne pouvait dire qu’une chose. Pas le temps de sortir son arme, le petit qui accompagnait Jo avait déjà la sienne en main.
- Tu veux entrer prendre un verre, Botelli ?

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MessageSujet: Re: Il était une fois le crime   Il était une fois le crime Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:38

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- C’est bien, chez toi, Botelli.
Installé tranquillement dans un fauteuil face à Botelli, Jo buvait un whisky pur malt en provenance directe de son pays natal. Cette bouteille lui avait tapé dans l’œil, au milieu de toutes ces autres marques de luxe. Un alcool au coût important, surtout en import. Botelli ne se privait pas de montrer qu’il avait de l’argent. Ce qui frappait le plus était le rebord de cette cheminée entièrement composé de marbre blanc sur laquelle trônaient quelques photos de famille. Apparemment, le lieutenant des Parpacca avait un fils et deux filles. Ce qui troubla quelque peu Jimmy. Il avait déjà tué un homme. Mais ça s’était déroulé dans des circonstances exceptionnelles. Ici, il devait être le complice du meurtre d’un père de famille, comme s’il pressait lui-même la détente.
Botelli fixa Jo d’un air suppliant, le visage pâle. Jo, lui, affichait son stoïcisme.
- J’ai trois gosses. Un garçon. Deux filles, lâcha Botelli sur un ton geignard, au bord des larmes.
- Te fatigue pas, Botelli. Tu sais ce qui va se passer, tu sais que ça va se passer, tu sais que rien ne pourra empêcher ce qui va se passer. Alors, meurs en homme.
Jo déposa son verre sur la petite table à côté de lui, et plongea une main dans sa veste. Il en ressortit un pistolet qu’il déposa également sur la petite table.
- Vous n’allez pas vous en prendre à ma famille ? demanda le cadavre en sursis, qui avait repris un peu de son calme.
- J’sais pas. Ca dépend d’eux. Je n’en ai pas l’intention mais si, par malheur, ta femme et tes gosses ouvraient cette porte maintenant, je serai dans l’obligation de les abattre.
- Alors, tuez-moi maintenant.
Jo plongea un moment son regard dans celui de Botelli. Puis, il tourna son attention vers son pistolet et le prit en main.
- Bien. Une dernière volonté ?
- Oui, je…
Mais la balle qui lui perfora le crâne lui coupa la parole. Jo se leva, rangea son arme et se dirigea vers la sortie. Au passage, il interpella Jimmy qui scrutait le mort d’un air vague. Après quelques secondes, celui-ci suivit son mentor. Jo remonta dans la voiture côté passager. Jimmy s’assit à ses côtés, l’air perturbé.
- Botelli savait à quoi il s’exposait en s’engageant dans ce métier. Démarre.
Et Jimmy, silencieux, démarra.

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MessageSujet: Re: Il était une fois le crime   Il était une fois le crime Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:39

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- J’te raconte pas. Jacques Mayol, avec ses cent quatre mètres, maintenant, c’est plus rien. Nitsch et ses deux cents quatorze mètres l’ont balayé. Le Grand Bleu n’a plus la même saveur, maintenant.
Ray Galone, un homme en fin de trentaine atteint d’une légère déficience mentale. Utilisé uniquement comme gros bras du clan, Jo l’écoutait sans l’écouter.
- Oh, moi, j’connais un type qui a plongé à cinq cent cinquante mètres.
- Quoi ? Cinq cent cinquante ? En apnée ? Eh, Jo, c’est vrai, ça ? Tu me racontes des couilles, là ? Je devrais le connaître normalement, ce type. J’m’y connais en plongée, moi. Il s’appelle comment ?
- Un certain John Lowdrey.
- Jamais entendu parler. Il a tenu combien de temps ?
- Oh, c’était à mes débuts, donc à peu près quarante ans et des poussières. S’il remonte, on pourra lui offrir toutes les médailles qui soient. Et il aura droit à mon respect. Parce que ce n’est quand même pas facile de nager les pieds pris dans un bloc de ciment, ‘faut avouer. Jo porta sa chope à ses lèvres, but ce qu’il restait d’une traite, et reposa le verre vide sur le comptoir. Ah, sacré Lowdrey.
Galone regardait Jo la bouche ouverte, il se mordilla la lèvre dans un geste nerveux, puis se tourna vers l’homme à sa gauche avec qui il entama la même conversation.
- Jo, téléphone pour toi. Déclara le barman, répondant aux sonneries hurlantes du téléphone. C’est Georgio.
Jo se leva et se dirigea vers le téléphone, au bout du bar. Il prit le combiné que le barman lui tendit et le porta à son oreille.
- Monsieur Vitalo, fils. Que puis-je pour vous ?
- Arrête tes conneries, Jo. Dis-moi, comment se porte ce cher Botelli ?
- Comme un charme : Enraciné.
- Bien. Botelli dort avec les poissons. Dit-il, comme Tom Hagen à la famille Corleone.
- Tu veux que je retourne le noyer ? J’lui mettrai même un gilet pare-balle.
- Et tu lui feras une proposition qu’il ne pourra pas refuser. Je connais, merci. Il faut que tu ailles au Santa Maria, Jo.
- D’accord, Georgio. A la revoyure.
Jo leva les yeux vers l’horloge accrochée en hauteur derrière le bar : 19h12.
- Fosco, Jimmy. On y va.
Jimmy le suivit dehors. A cet appel, Fosco, qui discutait avec Jimmy auparavant, vida d’une traite la bière que le barman venait de déposer devant lui avant de rejoindre Faradday et son protégé.
Tous trois, ils attendirent une ouverture dans la circulation, puis traversèrent la route afin de rejoindre l’Opel Calibra de Fosco. Celui-ci prit le volant, Jo à sa droite, Jimmy sur la banquette arrière.
- On va où ?
La question coutumière de Jimmy. Il est vrai que Faradday n’avait pas pour habitude de lui exposer leurs moindres faits et gestes, leurs rendez-vous, leurs missions. Il ne se donnait cette peine que pour les choses les plus importantes.
- Au Santa Maria.
- Au Santa Maria ? Le casino en construction ? Qu’est-ce qu’on va faire là-bas ?
- Prendre la relève.
- La relève ? Jimmy avait peut-être une lointaine ascendance chez les perroquets.
- Le casino, c’est un projet à nous qui vient du grand patron.
- Andreotti ?
- Lui-même. ‘Fin bref, les travaux sont bientôt finis, alors on va veiller sur le Santa Maria. Par les temps qui courent, les Parpacca seraient tentés de faire une grosse connerie.
- Une dernière connerie. Renchérit Fosco.
- Ouais, parce que s’ils y touchent, ils seront réduits à un point tel que les chiens n’en voudront même pas.
- Dans ce cas, pourquoi feraient-ils un truc pareil ?
- C’est ça le problème avec les petites familles naissantes. Elles sont bouffées par l’ambition et veulent généralement marquer un grand coup, histoire de dire qu’il faudra compter avec eux, désormais. S’ils foutent le casino en l’air, ça va nous coûter cher. Et ça risquerait de mettre Andreotti en colère. Il serait capable de mettre la ville à feu et à sang pour dénicher le moindre Parpacca.
- C’est pas qu’ça m’dérange, mais ça n’arrangerait pas nos affaires. Dit Fosco en bifurquant sur Holland Avenue.
- Exactement. Alors, on va là-bas, on s’installe, et on attend la relève.

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MessageSujet: Re: Il était une fois le crime   Il était une fois le crime Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:39

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Prendre une balle dans la tête stimule différents effets. Tout d’abord, pour la plupart des personnes ayant essayé, il y a la mort. Ensuite, il y a la vie, qui prend une toute autre valeur après une telle expérience. Fosco se considère comme étant déjà mort. Il ne semble éprouver aucune peur face à la Grande Faucheuse elle-même et est un monstre d’efficacité dans le feu de l’action.
Plus de quinze ans, déjà, que cette balle lui avait traversé la tête en rentrant par le menton et en ressortant par le front. C’était Jo qui lui avait sauvé la vie en l’emmenant chez un docteur de sa connaissance. Le vieillard se remémora cette fusillade endiablée avec les forces spéciales de police. Fosco avait buté cinq types à lui tout seul avant de se faire descendre. Jo avait traîné son corps derrière une voiture et avait tâté son pouls, qui battait encore. Peu importe le temps qui passe, Faradday reste et restera toujours impressionné par cette incroyable rage de vivre. Depuis ce jour, Fosco affiche une loyauté sans bornes à Jo et est plus fidèle à celui-ci qu’au clan Perucci.
- Belotte. Annonça-t-il.
- Toi, comme t’es là, tu es encore blindé d’atouts. S’exclama Galone, qui les avait rejoints une petite heure auparavant, visiblement irrité.
Installés à une table dans la bicoque jouxtant l’unique entrée du chantier, Jo, Jimmy, Fosco et Galone se livraient à une partie de belotte. Jo et Fosco avaient appris ce jeu lors d’un voyage qui les amenèrent en Europe francophone, à la poursuite d’un traître du clan. Une chasse qui dura deux mois. A leur retour, ils ne tardèrent pas à étendre ce jeu dans la basse hiérarchie du clan qu’ils fréquentaient assidûment. Depuis huit mois, le moment où il débuta, Jimmy eu le temps de devenir un bon joueur tant les parties s’enchaînaient durant leurs périodes de temps libre.
Sur le mur avoisinant la table, reposaient deux fusils à pompe et une carabine automatique, prêts à l’usage. Situés juste à côté de la fenêtre, les hommes pouvaient contrôler tout ce qui venait et partait du chantier d’un simple coup d’œil. Comme ce type, coiffé d’une casquette bleue, qui avançait d’un pas pressé, par exemple. Il bouscula les ouvriers qui lui dirent que le chantier était interdit, plongea une main dans sa poche et en ressortit un Uzi qu’il pointa vers la vitre.
- A terre !
Intima Jo en tirant le bras de Jimmy vers le sol, celui-ci étant dos à la fenêtre et, donc, le seul à ne pas voir la menace qui se profilait. La nuée de balles passa au-dessus des quatre hommes et fora des trous dans le mur, envoyant des gravats voltiger.
Fosco fut le premier à réagir, il se saisit d’un fusil à pompe, roula sur son ventre jusqu’à se placer en dessous de la fenêtre. Il se leva, visa, tira. Et tua. D’une décharge de plombs, le corps de Casquette bleue valdingua dans les airs comme s’il venait de percuter un quinze tonnes.
- Ces enculés de Parpacca ont osés ! S’indigna Galone, se relevant à son tour et s’armant de la carabine automatique.
Fosco était déjà dehors et s’attendait à ce que d’autres hommes débarquent à tout moment. Il fut rejoint par ses trois collègues, armés jusqu’aux dents, alors qu’il abattait un autre homme qui n’eut même pas le temps de braquer son arme sur lui. Les crissements de pneus qu’ils entendirent derrière les palissades qui délimitaient le chantier donnaient à envisager la venue de renforts.
- Jimmy, si t’as envie de te planquer, je ne te blâmerai pas. Je comprendrai. Dit Jo au jeunot, qui n’avait pas encore connu de fusillade comme celle qui se préparait.

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MessageSujet: Re: Il était une fois le crime   Il était une fois le crime Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:40

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- Les Parpacca sont allés trop loin. Je veux qu’on retrouve chacun des ces fils de putain caché dans cette ville. Je veux qu’on leur fasse payer. Je veux qu’on leur brise les rotules, qu’on leur coupe les couilles avant de leur faire avaler. Je veux aussi qu’on me ramène la tête de Johnny Parpacca sur un plateau d’argent avec une pomme rouge dans sa gueule.
Georgio avait le sens de l’expression, sans pour autant être expressif. Il crachait insultes et menaces de mort sans se dépareiller de son ton monocorde, ce qui le rendait terrifiant. A vrai dire, Jimmy éprouvait autant de peur que de respect pour son patron. Il le savait capable de tout, du meilleur comme du pire. Mais jamais sans y réfléchir.
Trois semaines après la fusillade du Santa Maria, comme l’appelèrent les médias, Jo et Fosco étaient sortis de l’hôpital. Ils avaient chacun écopé de deux balles. L’irlandais, à l’épaule gauche et au pied, et Fosco, à la hanche et à la cuisse. Jimmy s’en était sorti indemne. Les Parpacca avaient ramenés des explosifs et le casino avait subi de lourds dégâts. Les renforts arrivèrent dix minutes plus tard. Galone, lui, était mort. La dizaine de balles d’un fusil-mitrailleur qui l’avait perforé de toutes parts fit de lui une passoire sanguinolente. Jimmy avait vu son corps convulser à chaque impact, avant de chuter en arrière, les bras écartés, et d’atterrir lourdement au sol. Jimmy l’avait connu quelques heures à peine, mais il ressentait de la sympathie pour lui.
- Les gens ont toujours tendance à améliorer l’image qu’ils se font d’une personne morte, lui avait expliqué Jo, qu’il était venu trouver pour lui exposer ce qu’il ressentait.
- Peut-être. Peut-être pas. Et Galone, il représentait quoi pour toi ?
- Un bon joueur de belotte.
Jo s’était levé, et la discussion avait prit fin. Puis, ils s’étaient rendus à l’enterrement, où était réuni une petite dizaine de membres du clan. Dont Georgio. N’importe quel péquenot du clan avait droit à la présence de Georgio à son enterrement. Pour le chef, c’était une marque de respect et de remerciement, pour l’avoir loyalement servi.
C’était donc dans le cimetière de South Central que Georgio fit son discours. Peu d’oreilles pour l’entendre, mais suffisamment pour répandre rapidement les ordres.
- Tu veux un bain de sang, Georgio. Tu auras un bain de sang, déclara Faradday quand Georgio eut terminé.
La nuit qui suivit fut la plus sanglante que la ville connut depuis vingt-deux ans.

Trente-six morts. C’était le chiffre qu’affichaient les médias. Mais la police estimait qu’il y devait y en avoir une dizaine de plus. En majorité des Parpacca, il y eut cinq victimes chez les Perucci. Au crépuscule, la famille Parpacca n’existait plus. Tous ses lieutenants furent abattus, et son chef capturé. Quand les flics découvrirent le corps de Johnny Parpacca, ils ne le reconnurent pas. Ils durent utiliser ses dents pour confirmer son identité. Son visage était boursouflé, teinté d’ecchymoses violacées à des endroits que le rouge sang ne recouvrait pas. Ses yeux n’étaient plus dans leurs orbites et chacun de ses doigts était aux abonnés absents. Il lui manquait une oreille et l’autre pendouillait, retenue par un simple lambeau de peau. Sur son torse, deux lettres tracées au couteau : J.F, ce qui confirma l’identité de l’un des tortionnaires (la police supposa qu’ils étaient plusieurs, dans ce genre d’affaires, il n’y a jamais un seul tortionnaire). Ils savaient qui était le coupable, mais ne pouvaient rien faire pour l’arrêter. D’une part parce qu’un J et un F ne prouvaient rien, et d’autre part parce que la moitié des flics de cette ville recevait des pots de vin de la part des Perucci.
Il était une fois le crime. Le crime paye. Toujours.
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