Quelque part dans la ville...

En ce radieux début de matinée, rien n’était plus agréable que de sentir le parfum des brises marines et l’effleurement malicieux de quelques rayons de soleil, bercé par le bruit lointain et reposant des flots... et par la douce caresse d’une main.

* D’une main ? *

Irvine ouvrit tout à coup les yeux, intrigué par la réalité stupéfiante de ce rêve. Sa première vision ne fit néanmoins que le déboussoler davantage. L’endroit où il se trouvait, un ravissant appartement, lui paraissait parfaitement inconnu et quant à se souvenir de ce qu’il avait fait la veille, des efforts de mémoire étaient vain, dans l’immédiat. Son regard se posa alors sur son torse dénudé, où se trouvait effectivement une main.
Avant de poursuivre son exploration, le galbadien fixa le vide de courtes secondes. Il essaya une dernière fois de se rappeler de quelque chose, cependant rien, mise à part la certitude que la soirée avait due être convenablement arrosée, ne lui vint à l’esprit. Avec délicatesse, il se pencha alors vers la silhouette que dessinaient les draps à côté de lui... pour y découvrir le visage aux traits fins d’une charmante demoiselle, endormie encore profondément. L’agréable scénario de la veille devint de moins en moins flou pour finalement se clarifier jusqu’au moindre détail, ces pensées ne manquant pas de décrocher un sourire espiègle au Cow-boy...

C’est donc de fort bonne humeur que commençait cette journée. Après une douche revigorante et un petit déjeuner préparé en silence à l’attention de la propriétaire des lieux (qu’elle découvrirait plus tard, à son réveil), Irvine attrapa un bout de papier où il griffonna quelques mots doux et de quoi renouveler cette rencontre des plus sympathiques. Il prit quelques minutes afin de contempler une dernière fois la belle endormie puis se dirigea discrètement vers la sortie.

Dehors, le soleil poursuivait sa lente ascension dans un ciel aux teintes azurées tandis que quelques mouettes apparaissaient à l’horizon, accompagnant de leurs cris peu mélodieux les bateaux de pêche qui rentraient au port. Dans les allées déjà bondées de la ville, l’animation se faisait au rythme du marché dont les étalages avaient prit place, depuis plusieurs heures déjà, de part et d’autres des rues.
Légèrement désorienté, le galbadien essaya tant bien que mal de se repérer en jetant des coups d’œil ici et là. Balayant des yeux les ruelles qu’il traversait, Irvine aperçut finalement celle qui menait à la sortie de la ville. Une ligne de navettes allant jusqu’à la BGU et au-delà se trouvait un peu plus loin sur le côté et le tireur d’élite ne voyait pas d’autre moyen de transport apparent pour se rendre là-bas rapidement. Un autocar attendant sur le bas côté semblait sur le départ, il pressa donc le pas mais au moment de s’élancer dans sa direction, il heurta quelque chose de l’épaule... ou plutôt quelqu’un. Arrivant au croisement de la rue adjacente, un homme de grande taille et vêtu d’un ensemble noir était apparu en l’espace d’une seconde.

« Oh ! Désolé ! » lança aimablement Irvine à l’homme bousculé.

Même si l’action ne dura qu’une poignée de seconde, il ne put s’empêcher de remarquer l’étrange reflet qui demeurait dans ses yeux lorsque leurs regards se croisèrent. La neutralité de son attitude suite au choc et l’absence d’expression sur son visage n’invitant pas le Cow-boy à pousser le dialogue plus loin, il fit volte-face afin de poursuivre son chemin... mais à peine fut-il lancé qu’il assista quelques enjambées plus loin au départ de la navette, impuissant et prit de court. Peu séduit par l’idée d’une « promenade » à pieds, un nombre limité de solutions se présentaient à Irvine pour atteindre sa destination. Sa décision prise, il se remit en marche vers la sortie de la ville avant de marquer un dernier arrêt.

« Bonjour monsieur ! C’est pour une location ? »

« C’est ça... » rétorqua machinalement le Galbadien.

« Voici notre catalogue, veuillez m’indiquer quel véhicule vous souhaitez emprunter, puis nous nous rendrons au garage. Notez que cette semaine en exclusif, nous offrons à nos clients une remise sur nos tous nouveaux modèles ainsi qu’un bonus essence de... »

Encore fraîchement rétabli de la veille et peu envieux d’être la cible d’une énième publicité inutile, Irvine fut sur le point de couper le vendeur pour en venir aux faits, lorsque son attention fut attirée par trois ravissantes silhouettes au loin, près de l’arrêt de bus où il s’était tenu une minute plus tôt. A l’évidence, il semblait que leur cas n’avait pas été différent du sien quant à attraper l’autocar, détail n’échappant pas au tireur d’élite. Ce dernier ne tarda pas à retrouver toute sa vivacité d’esprit et rétorqua un sourire en coin :

« Je vais prendre le cabriolet quatre places... » Very Happy

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